Le devoir des parents envers leurs enfants.

Publié le par Moum-siya

bismillah

 Salam Alaykoum

La prospérité d’une société repose en grande partie sur la qualité des structures familiales qui la composent. Malheureusement, aujourd’hui, la cellule familiale traverse une période de crise sans précédent, ce qui fait qu’elle se trouve au bord de l’éclatement. Par conséquent, c’est notre communauté entière qui est actuellement en train de s’affaiblir. D’où la nécessité pour chaque musulman et chaque musulmane de réagir afin de restructurer et d'harmoniser les liens au sein de la cellule familiale. Pour cela, l’étape obligatoire consiste à bien redéfinir le rôle et la responsabilité de chaque membre au sein de la famille. La question que l’on se propose d’aborder au travers de ces quelques lignes s’inscrit justement dans cette perspective : Nous allons essayer de définir et de cerner quelles sont les responsabilités des parents envers leurs enfants.

Par rapport à cela, la première chose à rappeler, c’est la finalité : Quel est l’objectif à atteindre pour le père musulman ou la mère musulmane en ce qui concerne ses enfants ?


A lire par tous les parents musulmans!

Les principaux devoirs des parents.

L'éducation.

Le premier et plus important devoir des parents envers leurs enfants est celui de l'éducation. Vous aurez remarqué que j'ai employé le terme d'"éducation" et non pas celui d'"instruction". En fait, le mot "instruction" est généralement employé pour désigner la transmission de connaissances, tandis que le mot "éducation" a un sens beaucoup plus vaste: il désigne non seulement la transmission de connaissances, mais aussi celle de valeurs et de principes. Ce mot est donc plus approprié dans le contexte islamique. Il faut savoir que l'être humain se compose de trois éléments fondamentaux: il a un corps physique qui est dirigé par sa raison, il a une âme spirituelle qui le relie à son Créateur et il a un caractère, qui est l'expression des qualités ou défauts intérieurs qui sont les siens. L'éducation des enfants, telle qu'elle est perçue en islam, ne se limite pas qu'aux besoins du corps ou de l'âme seuls. Elle se rapporte à l'ensemble de ces trois éléments. Le but est d'œuvrer pour l'épanouissement de l'enfant à tous les niveaux.

Sur le plan physique et corporel.

L'éducation sur ce plan regroupe les éléments suivants:

Le développement des capacités physiques de l'enfant, par la pratique de sports par exemple, tels que la natation, l'équitation, les sports de combat... Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait:

"Le croyant fort (physiquement) est meilleur que le croyant faible. (Mais) Il y a du bien dans les deux."

Ce Hadith fait clairement allusion au mérite d'être dans de bonnes conditions physiques.

Le développement des facultés intellectuelles de l'enfant. Cet aspect de son éducation regroupe aussi bien le développement de ses capacités de réflexion, de son esprit critique, que la maîtrise de l'expression (aussi bien écrite qu'orale) et l'assimilation de toutes les notions qui lui permettront de mieux comprendre l'environnement dans lequel il vit, mais aussi la position qu'il tient et le rôle qu'il a à jouer au sein de cet environnement. Il est vrai que la plus grande partie de cette éducation est prise en charge par l'école. Les parents ont surtout la responsabilité d'assister et d'aider l'enfant par un suivi régulier et sérieux à la maison, mais aussi par une bonne orientation, le moment voulu. En effet, dans le contexte socio-économique actuel, avec le taux de chômage qui ne cesse de croître, il est devenu impératif aux parents, dans un premier temps, de participer à la lutte contre l'échec scolaire, mais aussi de conseiller et de guider leurs enfants vers les branches d'études permettant d'avoir des débouchés sur le marché de l'emploi. Le Prophète Ibrâhim (alayhis salâm) nous a enseigné par son invocation, qui est reprise par le Qour'aane ( "Et quand Abraham supplia : "Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais attribution des fruits à ceux qui parmi ses habitants auront cru en Allah et au Jour dernier" (Sourate 2 / Verset 126) ), que le fait de désirer le bien être matériel de ses enfants n'est en aucune façon contraire à la foi.


L'apprentissage des notions d'hygiène et de propreté aussi bien corporelle que rituelle, comme l'"istindjâ" (la façon de se purifier après avoir satisfait ses besoins naturels), le "woudhou" ou le "ghousl".

Par ailleurs, les parents ont pour devoir de surveiller et de contrôler l'alimentation des enfants (qui doit être saine, pure, et surtout, licite), mais aussi de leur faire effectuer un suivi médical régulier.
Sur le plan spirituel:


L'éducation spirituelle, et par extension l'éducation religieuse de l'enfant est, de loin, la plus importante. Sur ce point, les parents bénéficient d'une aide considérable de la part de la Madressah (école coranique). Je dis bien que les parents sont "aidés" par la Madressah. L'erreur que l'on a tendance à commettre de nos jours, et qui est à l'origine d'un certain nombre de problèmes et de malentendus, c'est de se croire déchargé de ses responsabilités à ce niveau à partir du moment où l'on envoie justement ses enfants à la Madressah. Le problème, c'est qu'à elle seule, elle ne suffit pas, et ce pour plusieurs raisons.



Tout d'abord, l'enfant n'y est admis qu'à l'âge de 4 ou 5 ans. Et si vous étudiez les références islamiques, le Qour'aane et les Hadiths, vous verrez qu'en Islam, l'établissement du lien entre l'enfant et sa religion commence dès la naissance, pour ne pas dire avant… Je ne vais vous donner que deux exemples:


    * lorsqu'un enfant vient au monde, la première chose à faire, telle que nous l'enseigne notre religion, c'est de prononcer l'appel à la prière ("Adhân") dans son oreille. Le but recherché est d'imprégner son esprit de l'Unicité et de la grandeur d'Allah et de le mettre à l'abri de Chaytân. Les Hadiths nous montrent, en effet, qu'en entendant l'Adhân, Chaytân s'enfuit. Dès cet instant, le lien est donc établi entre l'enfant et Son créateur.

    * ensuite, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a indiqué que la première parole que nous devons essayer de faire prononcer à notre enfant est la profession de foi. Et cela se passe bien avant l'âge de 4 ans.


La seconde raison qui fait que la Madressah seule ne peut suffire c'est que le temps que l'enfant y passe ne représente pratiquement rien dans sa vie quotidienne. Il passe beaucoup plus de temps à la maison et à l'école. Il serait vraiment irréaliste de penser que ces quelques instants passés à la Madressah suffiraient à lui apprendre comment devenir un bon musulman, c'est à dire à lui apprendre à réguler sa vie entière.


Qui de plus est, l'enseignement que l'enfant y acquiert est très souvent contredit ou remis en question dans sa vie de tous les jours, en dehors de la Madressah. A titre d'exemple, on pourrait citer la définition du "réel succès": à la Madressah, l'enfant apprend que la véritable réussite consiste à quitter ce monde avec la foi, après avoir mené une existence suivant la volonté d'Allah. Dans sa vie de tous les jours, à la télévision, avec ses amis etc…, il reçoit un message tout à fait différent: réussir, c'est avoir beaucoup d'argent, posséder de belles choses, être le meilleur, le plus beau, le plus fort, être couvert de gloire… Face à ce genre de contradiction, l'enfant donnera naturellement priorité à ce qui convient le mieux à ses intérêts immédiats, et il aura tendance à mettre de côté ce qu'il aura appris à la Madressah…


C'est la raison pour laquelle le rôle des parents est si important en ce qui concerne l'éducation spirituelle. Il consiste donc à mettre en place les fondations religieuses, à compléter l'enseignement dispensé à la Madressah par un suivi régulier et en veillant à ce que l'enfant pratique ce qu'il y a appris, à rétablir l'équilibre dans son esprit et à éloigner de lui toute forme de confusion.

Pour revenir donc à ce que l'on évoquait, l'éducation spirituelle de l'enfant consiste à:



Lui apprendre à connaître Son Créateur, Allah, et à connaître Ses attributs. Encore une fois, la forme de cet apprentissage va varier avec l'âge de l'enfant. Lorsqu'il est encore en bas âge, il ne sert à rien de se lancer avec lui dans de grands démonstrations théologiques; on se contentera, par exemple de lui rappeler le plus souvent possible que sa subsistance vient de la part d'Allah, qu'Il est le Seul capable de l'aider, de le protéger. Il doit donc apprendre à toujours Lui exposer ses besoins. Par la suite, quand il avancera dans l'âge, on lui expliquera de façon plus détaillée les différents articles de la foi islamique.



Lui enseigner certaines obligations et interdictions fondamentales de l'Islam, et ce, dès le plus jeune âge. A partir du moment où il acquiert un minimum de compréhension, on lui apprendra, par exemple, à se couvrir correctement le corps; on essaiera aussi de lui faire comprendre l'importance de la Salât bien avant l'âge de 7 ans. Ainsi, lorsqu'il atteindra cet âge, il sera beaucoup plus facile aux parents d'appliquer l'injonction du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) qui dit: "Ordonnez à vos enfants de faire la Salât lorsqu'ils sont âgés de 7 ans…"



Par ailleurs, on s'efforcera de créer chez lui une répulsion pour les péchés tels que le mensonge, l'orgueil, l'égoïsme, l'envie, la jalousie, le vol, la musique etc…



Lui enseigner quelques versets du Qour'aane, ainsi que certaines invocations, et ce, je le rappelle encore, avant même qu'il ne commence à fréquenter la Madressah. Quand on voit aujourd'hui des enfants de trois ans qui arrivent à retenir sans efforts le nom de dizaines de héros de bande dessinées ou de dessins animés (des noms qui ne sont pas forcément en français…), qui arrivent à mémoriser des comptines et des chansons, je ne vois vraiment pas où est la difficulté à ce qu'il apprenne quelques mots arabes du Qour'aane ou des Hadiths.



Lui faire connaître ses véritables modèles et références, en la personne de Rassouloullah (sallallâhou alayhi wa sallam) et de ses Compagnons (radhia allâhou anhoum). Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait:



"Faites grandir vos enfants avec trois qualités: l'amour pour votre Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), pour les gens de sa famille et la récitation du Qour'aane."


Cet aspect de l'éducation spirituelle est d'autant plus important que les spécialistes affirment, de façon unanime, que l'enfant ressent un fort besoin de se trouver des repères, et par extension des modèles auxquels il peut s'identifier.

Voici donc, en quelque sorte, en quoi consiste l'éducation spirituelle et religieuse de l'enfant. Il est à noter qu'une pratique continue et régulière du "Ta'lîm", par la lecture quotidienne de quelques passages d'un ouvrage islamique reconnu à la maison peut apporter une aide considérable aux parents à ce niveau.
Sur le plan du caractère et du comportement:

La véritable beauté d'un individu réside dans sa personnalité et son caractère. C'est pourquoi, il est essentiel aux parents d'œuvrer à ce niveau aussi. A ce sujet, le plus important consiste à apprendre à l'enfant:


Le respect de ses parents, des aînés et de tous les gens en général. Le respect de la personne, bien sûr, mais aussi le respect de la propriété et de l'honneur d'autrui. Dans l'environnement pluri-religieux et multiracial dans lequel nous vivons, l'enfant se doit d'apprendre à respecter tous ceux qui sont autour de lui, avec leurs différences et leurs particularités… Par ailleurs, il est aussi du devoir des parents de veiller à l'instruction civique des enfants, afin qu'il puisse respecter les règles de comportement social en vigueur dans le pays dans lequel il vit.



Les valeurs morales prêchées par l'islam comme la bonté, l'honnêteté, la générosité… Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait en ce sens:


"Un père ne peut donner de meilleur présent à son enfant que de bonnes manières."

Dans un autre Hadith, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) dit:


"L'enfant a deux droits sur son père: le premier consiste à ce qu'il lui donne un beau nom et le second, qu'il lui inculque les bonnes manières."


Accorder à l'enfant toute l'affection, la tendresse, l'amour et l'attention dont il a besoin.


Le second devoir des parents envers leur enfant est de lui accorder tout l'amour, l'affection, la tendresse et l'attention dont il a besoin.


Ce sont là des sentiments naturels qu'Allah a placé dans le cœur de l'être humain et plus particulièrement dans le cœur des parents. Il est justement du devoir des parents de les manifester et de les exprimer sincèrement. L'enfant en a besoin. Il a besoin de se sentir aimé, de se sentir l'objet d'attention de la part de ses parents. Sinon, le risque est qu'il va se refermer sur lui-même et va peu à peu développer un sentiment d'égoïsme; il ne pourra manifester de la compassion pour les autres, tout simplement parce qu'on n'en n'a pas manifesté pour lui.

Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) lui-même insistait pour que l'on fasse preuve de tendresse à l'égard des enfants.


Il est rapporté qu'une fois, alors qu'il était en train d'embrasser son petit-fils Hassan (radhia allâhou anhou), Aqra' Ibné Hâbis (radhia allâhou anhou) qui était aussi présent s'exclama: "J'ai dix enfants, et je n'ai jamais embrassé l'un d'entre eux ! " Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) le regarda alors et dit: "Celui qui n'éprouve pas de la miséricorde, Allah n'en éprouvera pas non plus à son égard."

L'expression de cet amour peut se faire de multiples façons: durant l'enfance, cela peut se faire par des paroles douces, des baisers, des cadeaux, des instants de distraction partagés… Lorsqu'il est un peu plus âgé, l'amour se manifeste surtout dans le dialogue et dans l'attention que l'on montre pour tout ce qui le concerne. On se doit aussi d'être à l'écoute de ses soucis et de ses problèmes, surtout durant l'adolescence. Au cas contraire, il risque d'aller chercher un soutien et une oreille attentive ailleurs, en allant se confier par exemple à ses amis. Le résultat est qu'on ne sera jamais au courant des difficultés qu'il connaît; et là on se retrouvera avec le genre de situation où parents et enfant sont comme de parfaits étrangers qui, pourtant, vivent sous un même toit. C'est la raison pour laquelle il est indispensable de sacrifier de notre temps et de le consacrer à notre enfant, si on veut éviter la rupture avec lui…

Il faut cependant bien comprendre quelque chose: aimer son enfant n'a jamais signifié de le laisser faire ce qu'il veut, surtout quand ses désirs vont à l'encontre des principes de l'islam. Il faut garder à l'esprit la finalité: notre but est d'accompagner et d'orienter notre enfant vers ce qui est le mieux pour lui, vers ce qui le conduira vers la réussite éternelle. Il ne peut y avoir de compromis par rapport aux principes de l'Islam. Le choix nous appartient: soit on le laisse faire ce qu'il veut maintenant, au risque de le voir, par la suite, s'égarer et ainsi remettre en question sa réussite devant Allah; soit on fait preuve de fermeté et on veille à ce qu'il respecte les principes de l'islam dès maintenant, afin qu'il connaisse la quiétude et la joie plus tard…

Une dernière chose en ce qui concerne ce devoir: aimer l'enfant ne signifie pas non plus de le choyer constamment et de rester toujours aux "petits soins" avec lui, en se comportant envers lui comme s'il était encore un bébé… alors qu'il ne l'est plus. Un tel agissement peut nuire à son bon développement.

Développer chez l'enfant sa confiance en soi et son sens des responsabilités.

Le troisième devoir consiste à développer chez l'enfant sa confiance en soi, et par ce moyen, développer son sens de responsabilités. Les deux sont en effet liés. Lorsque l'enfant aura confiance en sa personne et en ce qu'il fait, cela lui permettra de s'épanouir et, progressivement, cela l'amènera à devenir un individu responsable. La question est maintenant de savoir comment procéder sur ce point. A ce sujet, les savants citent un certain nombre de moyens:


Tout d'abord, il faut laisser à l'enfant l'occasion d'exprimer son point de vue, dans les limites de la "Chariah" bien sûr.


Il faut aussi lui laisser parfois prendre des initiatives. Si ce qu'il a fait est bien, il faut lui féliciter. Et si jamais le résultat de ce qu'il a fait n'est pas positif, il faut lui faire comprendre ce qui n'a "pas tourné rond".


Il faut encore lui charger de certaines responsabilités, en fonction de son âge, et lui demander des comptes, par la suite, en ce qui concerne la tâche qu'il avait à faire. Ce sera le moyen de lui faire comprendre la conséquence de ses actes.

Sur ce point également, il faut faire preuve de modération. Il ne s'agit pas non plus de trop donner confiance à l'enfant, de sorte à ce qu'il développe un sentiment d'orgueil. Il faut lui apprendre à garder les pieds sur terre.

Voici donc les principaux moyens permettant de développer la confiance de l'enfant. Pour conclure avec cet aspect, je voudrai juste citer un récit. C'est celui de Abdoullah Ibné Zoubayr (radhia allâhou anhou).

Il est rapporté qu'une fois, durant le califat de Oumar (radhia allâhou anhou), Ibné Zoubayr (radhia allâhou anhou), qui était encore un enfant, était en train de jouer dans la rue avec ses amis. Tout à coup, Oumar (radhia allâhou anhou) apparut. A sa vue, tous les enfants s'enfuirent, et Ibné Zoubayr (radhia allâhou anhou) fut le seul qui ne bougea pas. Lorsque Oumar (radhia allâhou anhou) arriva à sa hauteur, il lui dit: "Que se passe-t-il mon enfant! Pourquoi ne t'es-tu pas enfui avec tes amis ?" Ibné Zoubayr (radhia allâhou anhou) répondit: "O Chef des croyants ! Comme je n'ai commis aucune faute, je n'ai pas à avoir peur de vous… et la rue n'est pas trop étroite non plus pour qu'il faille que je m'écarte pour vous laisser passer … !! (pour quelle raison alors devrai-je m'enfuir devant vous ?) "

Voici le genre de réaction que manifeste un enfant qui a développé sa confiance en soi…

Rendre le foyer accueillant et la vie de famille agréable.

Le quatrième devoir des parents consiste à œuvrer pour rendre le foyer accueillant et la vie de famille agréable. Beaucoup de parents musulmans partagent le désir (surtout à notre époque où les fléaux comme la drogue sont partout) de pouvoir garder leur enfant le plus possible à la maison et de faire en sorte qu'il reste attaché à sa famille. Mais pour que cela soit possible, il faut absolument qu'il se sente bien lorsqu'il se trouve en compagnie de ses parents.


Un enfant qui rentre chez lui pour trouver constamment son père et sa mère en train de se disputer n'aura aucune envie de rester dans sa maison. C'est donc là une chose qu'il faut à tout prix éviter: les disputes en présence de l'enfant sont doublement néfastes. En effet, ce genre de situation, en sus de rendre l'enfant mal à l'aise, le fait aussi perdre le respect de ses parents. Les problèmes entre parents, qui sont inévitables, doivent se régler entre adultes et en privé.


Par ailleurs, il est vrai que les parents doivent exercer un contrôle sur leur enfant. Mais il y a une façon de le faire. Il ne s'agit pas de faire subir à l'enfant un véritable interrogatoire à chaque fois qu'il rentre à la maison, comme s'il se trouvait dans un tribunal… Cela risque de l'amener à préférer la compagnie de ses amis à celle de son père et de sa mère.


Il incombe aussi aux parents d'assurer à l'enfant des moments de distractions et de détente. Il faut qu'il y ait des instants où l'enfant soit totalement libre de se "défouler", comme on dit. Cela est extrêmement important pour son bon développement. Si la maison ne doit pas être un tribunal, elle ne doit pas se transformer non plus en une sorte de camp militaire. Vous savez bien ce qui s'y passe: quand le soldat en a assez, il déserte… La même chose risque de se produire avec l'enfant: dès qu'il se sentira indépendant, il va "déserter" et s'en aller…

Savoir se faire aimer de ses enfants, et obtenir leur respect et leur estime.


 Le cinquième devoir des parents consiste à obtenir l'estime et le respect de l'enfant et à se faire aimer de lui. Cela est primordial dans la mesure où, un père ou une mère qui n'a pas l'estime de son enfant ne pourra pas mener à bien son devoir d'éducation.


Pour avoir le respect des enfants, il faut d'abord faire preuve de justice à leur égard, et ce dans tous les domaines de la vie. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) nous a enseigné d'être équitable, même lorsque nous offrons quelque chose à nos enfants. Il dit:


"Faites preuve de justice entre vos enfants."

"Faites preuve d'équité entre vos enfants dans les présents (que vous leur offrez)."


D'autre part, il faut veiller à être le premier à pratiquer ce qu'on ordonne à l'enfant de faire. Il ne peut y avoir rien de pire pour l'enfant que de voir, par exemple, son père l'envoyer à la mosquée pour faire la Salât, alors que lui-même reste assis devant la télévision et ne le fait… Ce genre de comportement ne fera que créer en lui un profond sentiment d'injustice, mais aussi de confusion. En effet, il ne comprendra pas pourquoi son père lui ordonne de faire quelque chose que lui-même n'est pas prêt d'accomplir.


Enfin, il faut manifester une certaine compréhension à leur égard, dans la mesure du possible et dans ce qui est licite, en se rappelant qu'à une certaine époque, on a aussi été enfant et on a aussi été jeune. Cela ne veut pas dire pour autant que si on commettait des fautes quand on était jeune, il faut tolérer ce même genre de fautes de la part de nos enfants, comme s'il s'agissait là d'un droit héréditaire… Il ne s'agit pas d'oublier que si on a commis des fautes que l'on regrette, on doit tout faire justement pour que nos enfants n'en fassent pas de même. "Un croyant ne se fait pas piquer en deux fois d'un même orifice", nous dit le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam).


Garder un contrôle discret sur tout ce qui se rapporte à l'enfant.

Le sixième devoir des parents envers l'enfant consiste a toujours garder une surveillance discrète sur lui. Il ne faut pas être naïf et avoir une totale confiance en lui, en le considérant comme un "ange". L'enfant peut se montrer très malin quand il s'agit de dissimuler son "jeu"… C'est aux parents de rester vigilants.


La première chose à surveiller, ce sont ses fréquentations. Le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) disait: "L'individu suit la religion (et par extension, le mode de vie) de son ami. Alors, regardez bien avec qui vous vous liez d'amitié."


Dans ce Hadith, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) évoque clairement l'influence de l'ami sur le caractère et le comportement d'une personne.


Notre enfant a besoin de se lier d'amitié avec ses semblables. Il ne s'agit pas non plus de l'en empêcher. Ce qu'il faut faire, c'est garder un contrôle discret sur ceux qu'il fréquente, afin d'éviter qu'il subisse une influence qui serait néfaste pour lui. Il est regrettable de voir notre enfant détourné du droit chemin à cause de ses "amis", surtout quand on n'a pas lésiné sur les moyens pour lui donner une bonne éducation.


Ensuite, il faut garder un œil sur les lectures des enfants. Il s'agit là d'un aspect que l'on a tendance à négliger, mais qui peut se révéler extrêmement dangereux pour la morale de l'enfant. Il existe aujourd'hui toutes sortes de magazines, accessibles aux plus jeunes, dont le contenu va à l'encontre des enseignements fondamentaux de l'Islam.

Autre danger très important qu'il ne faut pas ignorer: un certain nombre d'émissions radiophoniques sont aujourd'hui diffusées, durant lesquelles, au nom de la liberté d'expression, on évoque toutes sortes d'obscénités. Notre responsabilité en tant que parent, c'est aussi de protéger notre enfant face à tous ces périls.

Il faudrait, par la même occasion, attirer l'attention sur une erreur courante que l'on a tendance à faire, et dont on ne mesure pas toujours les conséquences. Le problème est le suivant: comme on n'a pas beaucoup de temps à consacrer à notre enfant, on n'a rien trouvé de mieux que de le laisser assis devant la télévision, sans aucun contrôle sur ce qu'il est en train de regarder… pourtant, personne ne peut prétendre ignorer le genre d'images et de scènes qui sont montrées à la télévision, au travers des séquences les plus innocentes, comme les "spots publicitaires" par exemple. On va peut être dire que je ne suis pas en prise avec la réalité, que la télévision fait maintenant partie des outils d'information nécessaires à tout individu "normal" de cette fin du 20ème siècle…

Mais cette réalité en question, malheureusement , elle peut se révéler monstrueuse. Vous avez peut être entendu parler de ce fait divers horrible qui s'est déroulé il y à environ 6 ou 7 ans, en Grande-Bretagne, où deux jeunes garçons d'une dizaine d'années ont massacré à coup de briques un enfant de trois ans, après l'avoir enlevé dans un Centre Commercial. Lorsqu'on les questionna sur la raison qui avait motivé leur geste, ils répondirent qu'ils avaient vu cela dans un film d'horreur que leur père avait ramené à la maison et qu'ils avaient tout simplement envie de "faire pareil"… Ce genre de réalité, on n'en n'a vraiment pas besoin !

A vrai dire, aujourd'hui, même les dessins animés pour enfants véhiculent des notions contraires à la morale et à la pudeur islamique. Il est vrai que les enfants sont déjà confrontés à ce genre de choses dans la rue et à l'école… Mais justement, le rôle des parents à la maison n'est pas d'"enfoncer le clou"… Il s'agit au contraire de les aider à retrouver un équilibre, en leur transmettant les principes de l'Islam. Dites-vous bien que si à l'école et dans la rue il n'y a plus de pudeur, et que l'on ne fait rien à la maison non plus pour le lui enseigner, alors ce ne sera certainement pas l'ange Djibrâil (alayhis salâm) qui viendra le faire à notre place… (?!?)


Il est aussi du devoir des parents de surveiller la tenue vestimentaire des enfants. Dans le Qour'aane, lorsqu'Allah fait allusion au bienfait du vêtement, Il dit:


"Ô enfants d'Adam ! Nous avons fait descendre sur vous un vêtement pour cacher vos nudités, ainsi que des parures. "


Ce verset cite explicitement la fonction principale du vêtement: Il sert avant tout à cacher la nudité. Ce qui sous entend que si un vêtement ne cache pas parfaitement la nudité du corps, il ne remplit pas son rôle. En sus de cela, le vêtement est une caractéristique de l'être humain. Celui qui expose les parties du corps qu'il est nécessaire de couvrir se rapproche ainsi de la bestialité…


Enfin, il faut exercer un certain contrôle sur l'argent qu'on donne à l'enfant. Il est tout à fait normal qu'on lui procure un peu d'argent de poche; mais ce à quoi il faut faire attention, c'est de ne pas l'habituer, dès son plus jeune âge, à avoir trop d'argent en sa possession, sans aucun effort, et ce, afin d'éviter qu'il ne connaisse de grandes difficultés le jour où on ne sera plus là pour lui en donner. De même, il faut lui apprendre à bien gérer son argent, et à éviter à tout prix le gaspillage.

La règle d'or à ne pas oublier en ce qui concerne ce devoir: il faut faire preuve de beaucoup de sagesse dans le contrôle exercé sur l'enfant. Il ne faut pas qu'il ait l'impression d'être "étouffé" par ses parents.
Invoquer Allah en sa faveur.

Enfin, le dernier devoir des parents envers l'enfant, c'est de faire des "douas" pour lui, et d'invoquer Allah en sa faveur. On pourrait qualifier cette responsabilité de "clé de voûte" de l'éducation parentale. Quelque soit les efforts qu'on va déployer pour guider l'enfant vers la voie du succès, le véritable pouvoir de guidée reste entre les mains d'Allah. Il peut arriver que l'on fasse de notre mieux, mais qu'Allah décide autrement. De même, il peut arriver qu'Allah protège un enfant, même s'il grandit dans un environnement qui ne soit en aucune façon propice à son bon développement. C'est pour cette raison qu'on ne doit jamais oublier d'implorer sincèrement l'aide d'Allah. Allah ne disait-il pas au Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam):

"Tu ne guides pas celui que tu désires, mais c'est Allah qui guide qui Il veut."

Voici donc une liste, non exhaustive bien sûr, des principales responsabilités des parents.



Ces lignes suffisent amplement à nous donner un aperçu de l'importance de la responsabilité parentale. Pour conclure, je formulerai le vœu pieux que chaque parent se ressaisisse, et que tous ensemble on commence à agir et à œuvrer pour faire en sorte que la société de demain soit une société de musulmans bien meilleurs que nous mêmes ne l'avons été.

Âmine.


source : muslimfr.com


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